L’histoire du cimetière des chiens d’Asnières

En 2019, le cimetière des chiens d’Asnières, situé contre la Seine, juste après le pont de Clichy, en banlieue parisienne, célébrait ses 120 ans. Voici l’histoire du plus insolite des cimetières franciliens. (source geo.fr ici)

Faust le mouton, Kiki le singe, la poule Cocotte ou encore les poneys Ilette, Julie et Agatha… Voici quelques-uns des animaux enterrés au cimetière des chiens d’Asnières-sur-Seine.

C’est d’ailleurs l’un des sites patrimoniaux qui se visite dans cette commune des Hauts-de-Seine. S’il s’appelle cimetière des chiens, cet endroit n’abrite pas que des toutous. Il y a aussi des chats, des veaux et des vaches, des cochons, des moutons et même un singe.

Le cimetière des chiens d’Asnières, oeuvre de Georges Harmois et Marguerite Durand

C’est à l’occasion d’une loi autorisant l’enfouissement des animaux, la loi du 21 juin 1898, que Georges Harmois, un avocat, et Marguerite Durand, une journaliste féministe, créent le 2 mai 1899 la Société Française Anonyme du Cimetière pour Chiens et autres Animaux Domestiques. Jusqu’alors, les dépouilles des animaux étaient soit jetées avec les ordures ménagères, ou bien balancées dans la Seine ou dans les fossés des fortifications.

La loi de 1898 stipule que les animaux domestiques pourront désormais être enterrés “dans une fosse située autant que possible à cent mètres des habitations et de telle sorte que le cadavre soit recouvert d’une couche de terre ayant au moins un mètre d’épaisseur” : la perspective d’un cimetière animalier se profile !

Le 15 juin 1899, la Société Française Anonyme du Cimetière pour Chiens et autres Animaux Domestiques achète au baron de Bosmolet la moitié de l’île des Ravageurs, située en amont du pont de Clichy à Asnières-sur-Seine… et à plus de cent mètres de toute habitation. Le premier cimetière pour animaux ouvre ses portes au public dans la foulée, à la fin de l’été 1899.

A quoi ressemble le cimetière des chiens d’Asnières ?

A l’époque de sa création, la nécropole du cimetière des chiens d’Asnières est divisée en quatre quartiers : un pour les chiens, un pour les chats, un pour les oiseaux et un dernier pour tous les autres animaux. On confie la conception de l’entrée du cimetière à l’architecte parisien Eugène Petit. Il imagine un portail de style Art nouveau, flanqué de deux portes pour le passage des piétons.

Au fil des ans, le cimetière va connaître une alternance de périodes de crise et de périodes de rénovation. En 1976, le comblement du bras de Seine fait perdre au cimetière son caractère insulaire. Au début des années 2000, des travaux ont également permis à la façade d’Eugène Petit de retrouver son aspect original. Enfin, en 2019, on inaugure une sculpture sur la place Marguerite-Durand, en hommage à la fondatrice du cimetière.

Les occupants du cimetière des chiens d’Asnières

Aujourd’hui, le cimetière est la propriété de la mairie d’Asnières-sur-Seine, qui s’occupe de sa gestion. L’on trouve au cimetière des chiens d’Asnières quelque 850 concessionnaires. Les propriétaires viennent de la France entière voire de l’étranger. Parmi les animaux les plus célèbres enterrés là, l’on trouve le chien Rintintin, héros au cinéma, Clément, le chien de Michel Houellebecq ou encore Gribouille, le cheval de Marguerite Durand.

Lors de la visite, l’on distingue aussi plusieurs monuments en hommage à certains animaux de compagnie. Notamment un monument à la gloire de Barry, un épagneul des Alpes qui appartenait aux chanoines de l’hospice du Grand-Saint-Bernard. L’animal aurait sauvé la vie à 40 personnes.

En 1912 a également été édifié un monument à la mémoire des chiens policiers, après que les commissariats aient été dotés de chiens. Enfin, le 40 000ème animal à avoir été enterré au cimetière des chiens a également un monument en son honneur : il s’agit d’un chien errant venu mourir en 1958 à la porte du cimetière. Bon à savoir si vous souhaitez y enterrer votre animal de compagnie : les concessions se louent pour une année ou plus. Les prix varient entre 148 et 297 euros selon la taille de la bête.

Honorer le passé, préserver le souvenir, tel est la devise de Son Souvenir. On vous accompagne au quotidien pour entretenir et fleurir les sépultures de vos plus proches disparus.